Née le 17 novembre 1866 d’une Américaine et d’un Lillois émigré aux États-Unis qui prénomma sa fille Voltairine en hommage à Voltaire. Ses parents divorcent en 1880, son père la placera au couvent. Dès sa sortie, Voltairine s’impliquera dans le mouvement des libres penseurs.

Influencée par les écrits de Thomas Payne et Mary Wollstonecraft, elle donne des conférences, écrit des chroniques pour les journaux. Suite à un attentat à la bombe au cours de l’émeute de Haymarket, quatre anarchistes seront accusés à tort et pendus le 11 novembre 1887. Voltairine devient anarchiste.

En 1890 paraît son essai L’esclavage Sexuel. Elle y condamne les idéaux de beauté encourageant les femmes à se déformer le corps, et les pratiques éducatives qui forment les enfants selon qu’ils appartiennent à un sexe ou un autre.
Son fils Harry naît le 12 juin 1890. Elle n’aura jamais de vie commune avec le père de l’enfant, James B. Elliott, ni avec aucun autre de ses amants.

Emma Goldman la considère comme « la femme anarchiste la plus douée et la plus brillante que l’Amérique ait jamais produite ».
Devenue proche des anarchistes individualistes, elle s’engage pour un anarchisme sans adjectifs : « Je ne me m’appelle plus autrement que simple anarchiste ».

En 1895, dans une conférence sur la question sexuelle elle déclare aux femmes : « (…) A cause de l’interdit qui pèse sur nous, de ses conséquences immédiates sur notre vie quotidienne, du mystère incroyable de la sexualité et des terribles conséquences de notre ignorance à ce sujet. »
Le 9 décembre 1902 elle survit à la tentative d’assassinat de Herman Helcher. Elle lui pardonnera : « Ce serait un outrage à la civilisation s’il était envoyé en prison pour un acte qui était le produit d’un esprit malade. »

Lors de sa conférence « Le mariage est une mauvaise action » en 1907, elle affirme : « Le contrat de mariage imposant une promiscuité des âmes et des corps va à l’encontre de l’amour. »
Au printemps 1911, Voltairine de Cleyre reprend espoir dans le changement. Grâce à Ricardo Flores Magón, « l’anarchiste mexicain le plus important de l’époque », selon l’historien Paul Avrich.

Dans son essai parut en 1912, De l’action directe, elle souligne que « l’action directe a été toujours employée et jouit de la sanction historique de ceux-là même qui la réprouvent actuellement. » Poétesses, essayiste, pionnière féministe, partisane de l’anarchisme Voltairine de Cleyre meurt le 20 juin 1912 à Chicago d’une méningite septique.